La peur du succès

sois fier-re de toipng


Un jour je me lève, avec cette sensation que je reconnais si bien maintenant.
Oui, je vais poser l'idée qui est née ce matin-là. Écrire sur ce thème, partager son expérience. Cela peut aider tant de personnes à réaliser l'importance de prendre soin de soi, de ce découvrir et d'apprendre à se connaître vraiment, pour s'aimer inconditionnellement et se respecter.
Ni une ni deux, j'informe les parents de mon intention et demande leur accord. Accord donné, c'est parti!



C'est en juillet 2021 qu'il pose les pieds dans mon cabinet pour la 1ère fois, à l'aube de ses 14 ans.

Dans ses yeux se manifeste une certaine appréhension, un " qu'est-ce qui m'attend? ", voir " qu'est-ce que je fais là? ".

Sa présence est due à une amie de sa maman, qui lui a parlé des bienfaits de la kinésiologie, ce que cela a apporté à sa propre fille, autant sur le plan physique (en lien avec une blessure), mental (croire en ses capacités), que sur le plan émotionnel (la peur de se blesser à nouveau).

En faisant connaissance, j'apprends qu'il est jeune sportif d'élite, qu'il a de l'ambition, que tout se passe bien pour lui. Il dégage une assurance, du charisme, même si lui prétend le contraire.

Que fait-il là alors?
Timidement il m'informe de son manque de confiance en lui, de son stress à jouer contre plus fort que lui, de sa peur de décevoir son coach, la pression qu'il se met pour être la meilleure version de lui-même, de sa peur de ne pas être à la hauteur, de sa peur de faire faux, de ses phases de doute. Sa volonté? Avoir confiance en lui pour tout déchirer!
Let's go!

En prenant note de ce qui le déstabilise mentalement, je lui demande comment il se sent physiquement. Il me dit " j'ai des maux de ventre et des douleurs au talon droit. J'ai la maladie de Sever ".
Bien, pour la 1ère séance nous avons suffisamment d'éléments pour commencer.
Dubitatif il se laisse aller, avec réserve il participe. Des éléments probants voient le jour. Il analyse, il réalise, sa posture se modifie. La machine est lancée, et les résultats se manifestent rapidement, avec un suivit sur 5 séances.

Fin d'année 2021, les douleurs au talon sont inexistantes, ainsi que les maux de ventre. Il dégage une assurance plus grande et surtout il manifeste cette assurance avec sérénité, il sait comment faire, il a appris à s'écouter, il a accepté son talent, il a cessé de se faire piétiner dessus (en lien avec la maladie de Sever), et il assume complètement et OSE!

Dernièrement, il a fait un petit retour, après 1 an. Des changements positifs dans son sport, plus précisément dans son rôle au sein de l'équipe (leader). C'est remplie de joie pour lui que je suis, car il s'est donné à fond pour y arriver. Et en même temps, il y a un revers à cette médaille si positive soit-elle. Un gros stress, remettant en cause ses capacités à assumer son poste si important pour lui, pour lequel il a tant travaillé, faisant émerger à nouveau les doutes. Il se sent déstabilisé, il craint d'être dépossédé de ce qu'il a.

En discutant, on réalise qu'il s'auto-sabote, en s'empêchant de jouer avec ce qu'il a de plus précieux; son instinct.
On creuse, afin qu'il puisse réaliser que la peur derrière tout ça est la peur du succès, de réussir, de l'image que cela va renvoyer, des jugements qui vont avec.
Pour qu'il puisse réellement comprendre son auto-sabotage, je le guide... et je lui demande simplement " Quel regard as-tu sur ceux qui ont du succès, qui réussissent? ". Clairement, au début, il peine à comprendre où je veux en venir... jusqu'à ce qu'il me dise que ce sont des gens qui se jettent des fleurs. Une image bien péjorative de l'auto-valorisation.

Ensemble nous prenons le temps de trouver un équilibre dans l'auto-valorisation, SON équilibre, son objectif étant de continuer d'exceller dans ce qu'il sait faire le mieux, à savoir jouer avec son instinct, et ainsi se détacher du regard désapprobateur des autres.

Après la séance il était gonflé à bloc, et a décidé d'aller s'entraîner.
Un entraînement à la hauteur de sa volonté; jouer sans se poser de question et kiffer!


Nous ne sommes pas forcément un-e sportif-ve d'élite, et pourtant dans notre quotidien nous pouvons vivre avec cette peur de la réussite (professionnelle, privée), des jugements qui vont avec, et pour éviter de subir les désagréments qui y sont liés, on préférera se faire discret-e, éviter de faire trop de vagues comme on dit, s'empêcher d'être soi pour se conformer et s'éteindre petit à petit.

Nous le savons bien, car nous la sentons vibrer au fond de nous cette joie, cette fierté. Nous la sentons si fort et pourtant préférons la maintenir sous cloche. Jusqu'au jour où ça pète, de diverses manières, et que nous nous retrouvons à nous sentir sans issue. Pourtant issue il y a... et parfois nous avons juste besoin d'un guide pour nous l'indiquer. Cela peut prendre du temps, comme bouger très vite.

Ouvrir le champs des possibles, accueillir et vivre