La dépression chez l'homme

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Mon souhait aujourd’hui est de parler de la dépression chez les hommes.

Pourquoi chez les hommes, et pas en globalité ?

Tout simplement parce qu’on en parle moins, et qu’il me semble tout aussi important de mettre en exergue cette maladie chez eux.

La dépression est diagnostiquée plus souvent chez les femmes que chez les hommes. Pourquoi? La peur de la stigmatisation est une raison.

Comment l’homme est-il perçu dans notre société ? Se donne-t-il le droit d’être vulnérable ?

Non, cela menacerait sa virilité, il aurait peur d’être moqué ou qu’on lui dise qu’il exagère, il se sentirait incompris, il aurait l’impression de faillir à son rôle d’homme, de mari, de père protecteur.

Il aura parfois aussi tendance à minimiser ses périodes dépressives lesquelles seront abordées plutôt comme étant liées au stress.

Il privilégiera les valeurs « traditionnelles », telles que le courage, la maîtrise de soi, la répression des sentiments et émotions (tristesse, solitude, …).

Et puis un jour, tout lâche… Irritabilité, sensation d’un vide affectif, perte d’intérêt, perte de libido, fatigue exacerbée, dévalorisation de soi, perte d’appétit, perte de plaisir, anxiété, abus de substance (alcool et/ou drogues), pensées autodestructrices ou suicidaires, …

La maladie fera alors obstacle à ses capacités à assumer, que cela soit au travail ou dans son foyer. Le sentiment de solitude empêchera de croire et de voir qu’il peut être aidé et compris, qu’autour de lui existent des personnes qui sont là pour l’aider à avancer, à retrouver ses repères, la confiance, l’estime de soi, la joie de vivre.

Comment en arrive-t-il là ?

Plusieurs facteurs existent… La perte d’un emploi, la perte d’un proche, l’échec dans son mariage, une oppression sociale.

Tout cela sans compter ce qu’il a vécu dans son enfance, dans son adolescence, dans sa vie de jeune adulte qui doit faire ses preuves, et aussi l’aspect psychologique…

Ah oui et la sensibilité de l’être on en parle ?

Par la psychothérapie il pourra entamer une auto-investigation (la verbalisation est une étape importante dans la guérison), il sera écouté et dirigé pour retrouver un mieux-être.

Et puis il y a de nombreuses thérapies complémentaires qui permettent d’arriver à un nouvel équilibre, avec progression douce et patience.

La kinésiologie en fait partie, et en plus d’apporter un lâcher prise, elle permet de supprimer les blocages en travaillant sur les symptômes, les sentiments et les émotions, le but étant d’éradiquer tout ce qui est négatif pour le remplacer par du positif.


J’ai vécu une bonne partie de ma vie avec un homme dépressif ; mon papa.

Mes souvenirs conscients me ramènent fin des années 90… mais aujourd’hui il me semble que bien avant il avait déjà eu des phases dépressives.

Mon papa était une personne atypique pour notre société, tellement que j’ai choisi lors de notre adieu la chanson de France Gall « Il jouait du piano debout », tant les paroles le représentaient.

Il n’a jamais réellement su trouver sa place, et pourtant je reconnais qu’il a fait des efforts pour se fondre dans la masse…

Mais avant cela, c’était un homme qui avait été abandonné par son papa biologique… Malgré l’amour de sa maman, de sa fratrie, et par la suite de sa femme et de ses enfants, il ne s’en remettra jamais.

Et puis il y avait ses pathologies et ses addictions…

La dépression est une maladie mentale au sens propre et non une exagération d’états d’âme…

Une compréhension que j’acquiers que bien plus tard, alors qu’il a déjà rejoint les étoiles.

La compréhension également de respecter chaque individu avec sa personnalité, de ne plus être obligé de vivre avec différents masques, parce que nous ne pouvons être nous-même sous peine d’être jugés, rejetés, abandonnés.

Est-ce que j’aurais pu faire plus et mieux ? Oui, maintenant, 13 ans plus tard.

Est-ce que j’aurais pu le sauver ? Non… mais il serait mort moins seul.

L'abandon aura fait partie de lui toute sa vie...

Aidons de notre mieux ceux qui vivent cette maladie… Même s’ils refusent de l’admettre ils ont besoin de notre aide.


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